La revue de presse (locale) de la fin août... Edifiant
La Montagne, édition de l'Allier (03)
Après la criminalisation des délinquants de la pensée, la criminalisation tout court des citoyens sous surveillance...
La criminalisation de la vie...
Coercition, punition...
Vous avez remarqué que c'est toujours de notre faute, à nous les gens ordinaires? Pas assez obéissants, pas assez respectueux, pas assez responsables, trop égoïstes, trop stupides, trop râleurs...
L'épidémie, c'est de notre faute.
On ne respecte pas le confinement, cette privation de liberté qui n'est que pour notre bien.
On ne respecte pas le port du masque, cette privation de liberté qui n'est que pour notre bien.
On ne respecte pas les distances physiques, cette privation de liberté qui n'est que pour notre bien.
Tout est de notre faute, au fond, on ne mérite aucun respect, aucune considération, on ne mérite que le mépris de nos élites dirigeantes qui font tout pour nous sauver alors que nous ne somme qu'une masse informe et répugnante de dangereux irresponsables...
Et pour que ça rentre bien dans le crâne, il n'y en a plus que pour le masque, symbole flamboyant de cette nouvelle normalité où...
TOUT LE MONDE FERME SA GUEULE!
Et comme si ça ne suffisait pas, on en remet une petite couche pour se foutre de notre g...
David Vachon
Un couvre-visage plus symbolique que sanitaire
Au premier cours de philosophie au niveau collégial, Philosophie et rationalité, nos élèves apprennent les différentes stratégies rhétoriques utilisées par les sophistes. Tout en haut de la liste des sophismes, nous présentons généralement « l’attaque ad hominem », c’est-à-dire la stratégie par laquelle, pour faire l’économie des arguments, le protagoniste insulte et diffame le tenant d’une opinion.
De nos jours, les sophistes sont légion et ils monopolisent généralement le débat public. Cela est particulièrement visible avec la « crise sanitaire » actuelle. En effet, le sophiste se glose d’une rhétorique injurieuse contre ceux qui osent avancer une opinion divergente, en les stigmatisant comme des conspirationnistes, des sans-cœur qui se fichent des personnes fragiles, des oligophrènes ignorant les vertus de la science, ou, simplement, des fous. Toutefois, l’attaque contre une personne est toujours le signe d’un manque d’honnêteté intellectuelle et d’une absence d’arguments valables.
Le refus de la mort
L’argument de M. Sévigny se déploie ainsi : la COVID-19 est une maladie mortelle, or il faut tout faire pour éviter la mort des gens. Ainsi, puisque le masque diminue les chances de propager le virus, il faut donc rendre obligatoire le port du masque pour l’ensemble de la population. D’un point de vue logique, l’argument se tient. Toutefois, nous considérons que les trois prémisses sont problématiques et ne vont aucunement de soi. D’abord, le taux de létalité du virus semble avoir été surestimé. De plus, les études divergent quant à la réelle efficacité du masque pour protéger les individus.
Or, ce qui nous intéresse ici est la seconde prémisse : tout faire pour éviter la mort des gens. Comme l’affirme d’ailleurs le philosophe français André Comte-Sponville (L’Écho, 27 mai 2020), notre rapport à la mort a radicalement changé depuis une ou deux générations. Nous nous souvenons de l’année 1969 non pas pour le confinement et les masques, mais plutôt pour le gigantesque festival Woodstock et pour l’amour libre des hippies — antithèse radicale de la distanciation. Pourtant, le nombre de morts au niveau mondial a dépassé le million lors de la grippe de Hong Kong. Idem pour la grippe asiatique la décennie précédente.
M. Sévigny compare le port du masque obligatoire à l’interdiction de fumer dans les espaces publics. Puisque les deux mesures coercitives gouvernementales ont pour vertu de « sauver des vies », le recours à l’argument de la liberté individuelle serait vide de sens. Pourtant, nous pourrions bien dire, étant donné par exemple que l’influenza tue plus d’un demi-million de personnes par année dans le monde, que le masque devrait être obligatoire chaque année pendant l’hiver, ainsi qu’un confinement général et une fermeture des commerces entre les mois de décembre et de février. Et pourquoi ne pas fermer tous les fast-food de la planète et obliger la population à faire 30 minutes de jogging par jour ? Cela permettrait de limiter plusieurs maladies dues à une mauvaise alimentation et à un mode de vie sédentaire, sauvant ainsi de nombreuses vies.
La réponse à ces questions est évidente : la liberté individuelle. Notre modèle politique est fondé sur le respect de la liberté individuelle, considérée comme un droit inaliénable. La rhétorique émotivo-sentimentale de la « peur de la mort » n’est que charlatanisme et arnaque intellectuelle. […]
Une question sanitaire ?
Nous entendons régulièrement les gens dire : Pourquoi imposer le port du masque au mois de juillet et non pas plutôt en mars ? Pourquoi n’importe quel masque, peu importe son efficacité, est-il toléré ? Ces questions, fort légitimes a priori, sont généralement laissées sans réponse. Pourquoi ? Parce que le port du masque obligatoire n’est pas une question sanitaire, mais plutôt symbolique. En effet, la raison pour laquelle c’est uniquement le port du couvre-visage qui importe, et non son efficacité, est que le masque sert principalement de symbole de réminiscence constante que nous sommes en période de pandémie. Ainsi, le masque permet d’entretenir un état anxiogène de peur, justifiant des mesures liberticides que plusieurs jugent disproportionnées.
Si le nombre de décès et de cas ayant justifié la normalisation du couvre-visage sont actuellement si bas, qu’est-ce qui nous permettra de l’enlever ? Si on applique un tel décret en plein été, quand retournerons-nous à la normale ? Devrons-nous porter ad vitam aeternam ce satané chiffon au visage ? Est-ce vraiment ce visage glauque et sinistre que nous désirons proposer aux prochaines générations ? Bref, devons-nous réellement museler la vie pour mieux sauver la mort ? Le questionnement et la pensée critique sont toujours un signe de santé, non de folie.
Deux études récentes ont examiné le lien entre les traits de personnalité et la manière de réagir aux restrictions mises en place pour ralentir la propagation du coronavirus. D’après les chercheurs, les personnes narcissiques, psychopathes et machiavéliques ont tendance à moins respecter les mesures liées au Covid-19, notamment le port du masque.
Selon les conclusions de deux études polonaises, relayées par le magazine américain Newsweek, nos traits de personnalité influenceraient notre manière de réagir face aux mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus. Au total, les deux études ont interrogé plus de 1000 personnes en Pologne. Elles ont ensuite été publiées dans la revue universitaire Personality and Individual Differences.
Pour la première étude, les chercheurs Bartłomiej Nowaka et Paweł Brzóska ont mené une enquête auprès de 755 personnes, âgées de 18 à 78 ans, au cours de la deuxième moitié du mois de mars. À cette époque, les mesures restrictives liées au coronavirus étaient en place depuis plus de deux semaines en Pologne.
Les scientifiques ont d’abord tenté de déterminer si les sujets de l’étude (tous négatifs au coronavirus) possédaient des traits de personnalité à tendance narcissique, psychopathe ou machiavélique. Ils ont ensuite étudié la perception du risque face à la pandémie de coronavirus des personnes qui possédaient ces traits de caractère. Enfin, les chercheurs leur ont posé des questions pour mesurer leur motivation à respecter les mesures préventives comme le port du masque et la distanciation sociale.
La « triade noire »
D’après les résultats de cette première étude, les personnes qui présentent des traits de caractère de la « triade noire » (c’est-à-dire une personnalité qui rassemble trois traits : narcissique, psychopathe et machiavélique), auraient davantage tendance à se penser invulnérables. Ils seraient également moins enclins à respecter les règles liées au coronavirus. La raison ? Ils ont une vision à court terme et se focalisent donc sur les aspects négatifs. Par exemple, pour le port du masque, ils ont tendance à se dire : « J’ai chaud donc je l’enlève ». D’après les chercheurs, ça expliquerait pourquoi leur espérance de vie est en moyenne moins élevée que le reste de la population.
Relativiser
L’autre étude menée en collaboration avec l’université de Varsovie amène les mêmes conclusions. Les chercheurs ont interrogé 236 personnes vivant en Pologne âgées de 18 à 80 ans. Les deux études arrivent à la conclusion que « les personnes les plus aptes à respecter les mesures préventives présentent moins souvent les caractéristiques de la "triade noire" ».
Cependant, les chercheurs relativisent ces résultats. Selon eux, d’autres facteurs peuvent influencer le comportement face aux mesures liées au coronavirus. Ils expliquent que la manière dont on perçoit la crise sanitaire joue un rôle important dans notre façon de respecter les règles mises en place.