Alors que la France subit de nouvelles mesures pour faire face au coronavirus, le Dr Martin Blachier continue de multiplier ses présences sur les plateaux TV. Erreurs factuelles, mensonges, attaques personnelles... Lettres it be a analysé pour vous toutes les facettes du Dr Menteur et Mr Escroc de la crise du Covid-19 ! Toutes les nouvelles chroniques et l'actualité des livres sont à retrouver sur : https://www.lettres-it-be.fr/
Invités de l'émission Punchline diffusée sur CNews le 5 octobre, le Dr Blachier et le Pr Toussaint ont eu un vif échange. Le Dr Blachier semble pourtant être en conflit d'intérêts avec la société privée Public Health Expertise qui vend des services de modélisation médico-économique.
Source: Nexus
Habitué des plateaux tv, le Dr Martin Blachier annonce depuis plusieurs mois une deuxième vague de Covid-19 et semble jouer la carte de l’anxiété face au virus durant cette rentrée. Pourtant, pour ce médecin épidémiologiste, parler du nombre manquant de lits d’hospitalisations et de réanimation en France ne semble pas pertinent.
Le Dr Martin Blachier cautionne raisonnablement les mesures restrictives de libertés prises par le gouvernement. Face à lui lors de ce débat télévisé (voir l’extrait de l’émission en bas de l’article), le Pr Toussaint calme et précis, dont le Dr Blachier avoue ne pas avoir lu les publications sur le Covid-19, lui rappelait l’importance d’une bonne interprétation des chiffres.
Un argument qui n’a pas plu au Dr Blachier, qui s’est empressé de tourner l’intervention du Pr Toussaint au ridicule en le méprisant en direct si bien que Laurence Ferrari a dû le recadrer. Le Dr Balchier a fini par quitter le plateau tv à la coupure pub.
Un docteur salarié de Public Health Expertise, spécialiste des outils de modélisation médico-économiques
Ce que le Dr Martin Blachier ne dit pas, c’est qu’il fait partie d’une société spécialisée dans la modélisation des stratégies médicales et sanitaires, et dans la construction d’argumentaires économiques. L’entreprise parle de « données probabilistes » ou d’évaluation « médico-économique ». La gestion publique de la Covid-19 semble donc être une aubaine pour le carnet de commande de cette entreprise privée. Un conflit d’intérêt dont se garde bien de parler le Dr Blachier en préambule de toutes ses interventions médiatiques. Il est d’ailleurs clairement placé en n°2 de la société, juste après le fondateur Henri Leleu.
Public Health Expertise a reçu 882 205 € de Big Pharma dont 120 600 € de Gilead
Autre surprise. Depuis sa création en 2012, Public Health Expertise a reçu exactement 882 205 € des grands groupes pharmaceutiques dont 120 600 € de Gilead, le fameux promoteur du Remdesivir. Des sommes publiées sur Eurofordocs. Rappelons d’ailleurs l’implication financière de Gilead dans la Spilf, structure qui a récemment porté plainte contre le Pr Raoult (voir notre article). Un conflit d’intérêts supplémentaire que n’a pas mentionné le Dr Blachier.
Martin Blachier, 35 ans, fait office de benjamin de cette liste d'experts.
Médecin épidémiologiste et spécialiste en santé publique, il débute sa carrière dans des unités de recherche de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et comme épidémiologiste auprès de divers laboratoires pharmaceutiques (Sanofi, MSD France).
Il peut également faire valoir une expérience auprès de la Haute autorité de santé (HAS), en charge notamment de "l'évaluation des protocoles et des résultats des études post-inscriptions", selon son CV.
Légitimité
En 2012, il cofonde Public Health Expertise, un bureau d'études qui travaille pour divers organismes publics de santé comme l'OMS, ainsi que sur des projets industriels.
Le site est en anglais, intéressant... Pourquoi, en effet?
Traduction automatique du moteur de recherche
Cette entreprise a réalisé des modèles de simulation pour l'hépatite C, le VIH, le dépistage des cancers, la prise en charge des addictions et, plus récemment, le Covid-19.
"On a l'avantage d'associer le domaine médical, l'épidémiologie et la compétence mathématique pour produire des modèles de simulation, explique-t-il à franceinfo. Modéliser les épidémies, c'est notre métier. Donc on a une longueur d'avance sur les autres."
Prise(s) de position
Il a commencé à travailler pleinement sur l'épidémie au début du confinement. "On a estimé qu'il fallait déconfiner rapidement parce que cela ne servait à rien d'attendre." Il défend alors un déconfinement progressif, par tranches d'âge. Il prévient par la suite que la stratégie d'une campagne de tests massive ne suffira pas et qu'il faudrait protéger les populations les plus vulnérables.
Plus récemment, il s'est distingué en critiquant l'obligation du port du masque en extérieur, estimant que la mesure avait "une efficacité quasiment nulle".
Liens d'intérêts
"Je ne reçois aucune rémunération personnelle des laboratoires ou autres, mais mon entreprise travaille autant avec des acteurs publics que privés, explique-t-il. Mais je ne fais pas partie des gens pour qui il y a un risque de conflits d'intérêts, car je ne suis pas un médecin prescripteur de molécules."
"Accès au marché" ?
Un business, ou de la médecine?
"Etude de rentabilité"
"Accès aux données", ça vous rappelle quelque chose, ça?